Je reçois à mon cabinet outre des adultes de tous âges, des nourrissons, enfants et adolescents pour lesquels, à un moment, quelque chose de leur développement, comportement, vécu, est difficile. De fait, il n’est jamais trop tôt pour parler vrai

En ce qui concerne les enfants :

Devenir parent est en soi un cheminement, physique et psychique que le parent en devenir a pu, ou non, faire. Cheminement qui concerne la possibilité singulière à chacun de se représenter ou non, sa capacité à donner la vie, et à en assumer la responsabilité.

Cette réflexion va rencontrer un enfant qui ne sera plus imaginaire mais réel. Enfant qui portera en lui, le prolongement de l’histoire et désirs ou rejets ou difficultés de ses géniteurs.

L’enfant est souvent une éponge des émotions, des secrets, des désirs de ses parents, et peut de ce fait, exprimer par des comportements, des symptômes divers, son trouble pour manifester sa difficulté à y faire face. Ce qui n’est pas son rôle, sa place. Même tout petits, quelques semaines, quelques mois, ils sont poreux comme des éponges et comprennent , à leur manière, bien plus de choses qu’on ne le sait, croit ou espère …

Alors quand consulter ?

Les motifs sont variables et multiples :

 _Ce peut être des troubles de l’alimentation, du sommeil, un repli, des colères; des jalousies …..

-Des troubles de l’apprentissage, concernant la propreté par exemple

 _Quand la situation de l’enfant dépasse les limites, quand son comportement produit des conséquences sur la dynamique familiale, quand « on n’en peut plus ».

Il n’est pas toujours facile de mettre des limites et de savoir comment le faire. 

Et ce n’est pas grave, on ne nait pas parent, on le devient avec son enfant, on découvre aussi son mari ou sa femme comme parent, tout ceci est parfois compliqué..

L’enfant vient sans sous-titrage, sans mode d’emploi, et l’appel à un professionnel permet de dénouer les nœuds.

Il s’agit généralement de thérapies assez courtes.

Je reçois les parents avec l’enfant dans un premier temps, et en fonction de l’âge bien sûr, je peux ensuite recevoir l’enfant seul. S’il ou elle est d’accord bien sûr aussi.

Avec les plus petits, ceux qui ne parlent encore très fluidement, j’utilise des jeux, de la pâte à modeler, des petits personnages et animaux etc..qui leur permettront d’exprimer ce qu’ils ne peuvent dire, mettre en mots.

 En fonction de leur âge, je trouve le mode d’expression le plus approprié afin de repérer les leviers thérapeutiques les plus pertinents, et les aider à sortir de leur impasse.

Il n’est pas facile de savoir que dire à un enfant dans certaines situations, jusqu’où aller quand il y a un décès, un divorce, des tensions. Entre tout dire, ce qui peut être déplacé, le trop, et le pas assez.. L’exercice peut être délicat. Et c’est là où j’intervient.

Les adolescents :

L’adolescence est à la fois une phase de développement du sujet mais aussi une position subjective.

Dans le langage courant on entend souvent parler de la « crise « d’adolescence mais souvent il s’agit…de l’adolescence en tant que telle, c’est-à-dire une période de mue.

C’est une sorte de seconde naissance à tous les niveaux : D’environ 10 à 20 ans environ, c’est une naissance du sujet à l’espace social adulte.

Un moment de la vie où pour se construire on doit, oui, remettre en question les valeurs, les choix, les convictions des parents. Pourquoi ? eh bien pour pouvoir soi-même se trouver, définir ce qui est important pour Soi. Et dans ce processus, il est important que l’adolescent puisse ruer dans les brancards. Cela ne veut pas dire qu’il n’aime plus ses parents, mais qu’il se construit.L’adolescent provoque, et les parents continuent à essayer de poser un cadre, donner des limites tout en tentant de maintenir un dialogue.Ce qui n’est pas toujours facile .

L’adolescence pour celui ou celle concerné, est d’une certaine manière une période de deuils: deuil de l’enfance, deuil d’un certain type de relation à ses parents et deuil de l’image de son corps qui se transforme.

Cela est souvent compliqué, pour les ados comme pour les parents, qui se sentent parfois  rejetés.

L’adolescent est rendu vulnérable par les effets physiques et psychiques de la puberté qui sexualisent conflictualisent les relations, les liens avec l’entourage et surtout les parents. Il est en quelque sorte obligé de mettre à distance ses parents pour se trouver lui-même. Et c’est sain.

Un adolescent nous tend aussi un miroir qu’il n’est pas toujours aisé de regarder.

Il est clair que cette période peut être délicate pour toute la famille

Et parfois, il y a des impasses. 

Un adolescent qui va mal peut à un moment donné manifester sa souffrance, sa colère, ses difficultés par des symptômes, et alors, bénéficier d’une rencontre, d’une écoute avec un psychanalyste pour l’aider à défaire les nœuds, prendre du recul, et avancer.

Alors quand consulter ?

Quand l’adolescent a

_des conduites à risque comme la consommation excessive de cannabis, d’alcool ou d’auto mutilation.

A ce propos la consommation de cannabis ou autre produit altérant les facultés est toujours autant consommé par les adolescents, parfois banalisé; il faut garder en tête que ces produits ne sont pas anodins et sans les diaboliser être conscient de l’impact physiologique (addiction) et psychologique qu’ils sont susceptibles d’avoir; il est extrêmement facile de s’en procurer quelque soit la ville , le collège , le lycée; une vigilance s’impose; il est important d’en parler et de comprendre a quoi cela correspond pour le jeune concerné; pour certains ce sera une expérience passagère, la transgression d’un interdit, pour d’autres une fuite entrainant isolement et décrochage.

_Des troubles alimentaires, comme une anorexie, et ou ou de la boulimie.

_ Des comportements agressifs ou alors un repli,

-Des interrogations et anxiété concernant la sexualité, sa propre sexualité, qu’elle soit hétérosexuelle sexuelle ou homosexuelle, ce moment important de vie n’est pas toujours aisé

_Quand un deuil ou un divorce , ou une maladie grave affectant un membre de la famille vient modifier la configuration familiale, l’évolution du jeune en est affectée et il importe de l’accompagner pour qu’il puisse exprimer son ressenti, ne pas devenir le parent de son parent etc…

_ En cas de décrochage scolaire important

_ En cas de repli important avec perte de sens, sentiment d’être dans une impasse.

_ Quand il ou est victime ou auteur de harcèlement scolaire,

_Et bien d’autres situations encore….

Ces divers symptômes ou situations ne conduiront pas tous nécessairement à la conduite d’une cure analytique. Parfois, quelques séances suffisent. En général, les adolescents préfèrent une thérapie en face à face, et c’est très bien comme cela. La forme des entretiens ressemble le plus souvent à une conversation, je pose des questions le cas échéant, mais ne laisse pas le ou la jeune seul (e) face à ses question, sa problématique.

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Photo du cabinet de la psychanalyste Valerie Sauvaire 2 rue des écoles a Sceaux 92